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EXPOSE : LES INÉGALITÉS SOCIALES

Ce concept d’inégalité sociale a fait depuis toujours l’objet de plusieurs débats scientifiques et reste toujours un mal à éradiquer, autrement une priorité dans toutes les politiques sociales de toutes les organisations internationales et étatiques. C’est un concept qui a connu également de nombreuses définitions mais qui ont tous un sens unique qu’est la différence entre individus ou groupes sociaux portant sur un objet. Ainsi, les inégalités sociales sont conçues comme les importantes inégalités de revenus ou de qualité de vie entre les couches de la population. C'est un reflet de la division de la société en classes.


Des enfants talibés qui étaient venus particper à la journée de l'association Youth Meeting lors du FIWA 2018.
Les talibés à St Louis, lors de la visite de Youth Meeting à la Maison de la Gare

Définition


Des enfants talibés qui jouent au jeu de dame à la Maison de la Gare à St Louis lors du FIWA 2018.

En plus, dans Webclass elle est définie comme étant « une différence entre individus ou groupes sociaux portant sur des avantages ou des désavantages dans l’accès à des ressources socialement valorisées ». Ces ressources socialement valorisées dépendent bien sûr de chaque société, des valeurs de chaque société. Dans nos sociétés qui valorisent l’activité économique, l’argent, etc. les inégalités sociales prennent en partie la forme d’inégalités économiques. Toutefois, ces inégalités sociales ne se réduisent pas aux inégalités économiques. De ces ressources socialement valorisées, on a la santé qui est un capital essentiel pour un individu. En effet, il existe des inégalités sociales de santé entre individus qu’il s’agisse entre hommes et femmes ou selon le milieu social. On a ainsi l’accès aux professions : chaque profession a un prestige spécifique plus ou moins élevé et cet accès n’est évidemment pas égalitaire. De même, tout comme la santé et l’accès aux professions, on a également l’accès au diplôme qui favorise l’entrée dans telle ou telle profession. Cet accès est évidemment différencié entre individus entre hommes et femmes par exemple ou selon le milieu social.

De surcroît, suivant le type de ressources, la mesure de l’inégalité d’accès est différente. Dans le domaine de la santé, on utilise fréquemment l’espérance de vie à la naissance (comparaison homme/femme) ou l’espérance de vie à 35 ans pour mesurer les différences entre milieux sociaux. Mais on peut utiliser aussi bien d’autres indicateurs : la fréquence de telle ou telle maladie, la fréquence d’accès à tel ou tel service médical, etc.

Pour ce qui concerne l’accès aux différentes professions, les sociologues utilisent très souvent les tables de mobilité Enfin, les inégalités scolaires peuvent être mesurées grâce à la proportion d’obtention de tel ou tel diplôme, par l’accès à telle ou telle école, par la maîtrise de telle ou telle compétence (lecture, écriture, etc.).

Toujours dans la définition de ce concept, « une inégalité correspond à une différence de situation des individus en raison des ressources qu’ils détiennent (éducation, revenus, capital social, etc.) ou de pratiques (santé, logement, situation d’emploi, etc.) qui peuvent être classées hiérarchiquement » (Observatoire des inégalités).

Si l’on s’intéresse aux inégalités sociales entre homme et femmes, on peut semble-t-il, observer un rapprochement du statut social des hommes et des femmes depuis de belle lurette au Sénégal sans pour autant atteindre une égalité totale des situations même en dépit de la validation de la loi sur la parité depuis 2012. Le développement de l’activité féminine, la réussite scolaire des jeunes filles en est ainsi la preuve. Toutefois, dans ces domaines, il existe toujours un « plafond de verre » : les femmes ont toujours du mal à accéder aux postes à responsabilité les plus élevés.


Khalla Niang et Bamba Al Amine Diop, étudiants en Master 2, Géographie.

Enjeux

L’existence d’inégalités sociales pose plusieurs questions qui sont autant d’enjeux : dans une société démocratique, les inégalités sociales sont-elles acceptables ou non ? Si elles ne le sont pas comment lutter contre ? N’y a-t-il pas un risque d’atteinte à une autre valeur fondamentale des sociétés démocratiques : la liberté ?

On peut penser que, dans une société démocratique, la complexité des activités sociales fait que des professions très diverses existent et sont valorisées de manière là aussi très diverses. Face à cette diversité d’accès à des positions sociales valorisées un principe est dominant celui d’égalité des chances. Cependant, il se peut que l’inégalité des chances ne provienne des procédures de recrutement des employeurs ou de l’organisation du système scolaire mais des situations de départ, des conditions de vie des enfants et donc du milieu social. Dans ce cas, l’égalité des chances passerait par une plus grande égalité des conditions (et non par les procédures améliorées de formation ou d’accès aux différentes professions). Mais, pour agir plus concrètement, il va falloir redistribuer les revenus des plus riches vers les plus pauvres, élargir les services publics gratuits (enseignement supérieur, santé, etc.) et surtout encadrer la liberté d’installation des individus pour une plus grande mixité sociale des quartiers d’habitation et des lieux d’enseignement. On peut voir que toutes ces mesures reposent plus ou moins sur la contrainte. Le degré d’acceptation des inégalités sociales ne répond-il pas, concrètement, à un « équilibre » provisoire entre valeurs différentes comme l’égalité et la liberté ?

DIFFÉRENCE ENTRE INÉGALITÉ SOCIALE ET DISCRIMINATION

En pratique, il est souvent difficile de démêler ce qui relève de la discrimination entre des individus du fait de certaines de leurs caractéristiques et ce qui relève des inégalités entre leurs milieux sociaux d’origine. En effet, une discrimination est une différence de traitement fondée sur un critère illégitime et donc prohibé (âge, sexe, handicap, etc.). Les discriminations produisent des inégalités, mais les inégalités ne sont pas uniquement la conséquence de discriminations.

Par exemple, si les étrangers sont plus souvent au chômage que les Français, cela tient d’une part à une discrimination à l’embauche mais aussi à une inégalité de niveau de qualification ; le taux de chômage est plus élevé pour les peu diplômés. Les deux effets se cumulent. De même, les femmes sont en moyenne moins payées que les hommes car elles subissent des discriminations, mais aussi parce qu’elles s’orientent vers des filières moins rémunératrices, qu’elles exercent plus souvent en temps partiel, et que le poids des tâches domestiques et familiales freine leur carrière.

On a longtemps mis en avant les inégalités sociales et sous-estimé les discriminations. Aujourd’hui, c’est l’inverse : la lutte contre les discriminations a volé la vedette à la lutte contre les inégalités, souvent au nom de la « diversité ». L’accent mis sur les discriminations a tendance à masquer les mécanismes sociaux qui produisent les inégalités.

L’identification de quelques coupables de discriminations ne doit pas cacher le problème plus général des inégalités sociales, dont la responsabilité incombe à l’ensemble de la société. Au nom de la « flexibilité », la « diversité » s’accommode par exemple très bien de la précarité dans les entreprises qui pénalise les femmes et les personnes d’origine étrangère, premières victimes des discriminations. Le discours public officiel en matière de lutte contre les discriminations n’empêche pas d’interdire des millions d’emplois aux étrangers qui ne viennent pas de l’Union européenne.


Le défi de nos sociétés est de lutter à la fois contre les discriminations et les inégalités sociales, avec les outils du droit contre les discriminations, et des politiques économiques et sociales contre les inégalités.


Bamba Al Amine Diop, membre de Youth Meeting.

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